Sport, éducation et développement durable : un trio gagnant.
Dans les Hauts-de-France, l’UNSS innove avec l’installation de bornes ILO, permettant aux élèves de produire de l’électricité en pédalant. Ce projet, né pendant la période du Covid, offre une nouvelle façon de sensibiliser les jeunes aux enjeux environnementaux tout en renforçant la pratique sportive et la cohésion.
Nous avons rencontré Aurélie, de l’UNSS, pour revenir sur la mise en place de ces bornes, leur utilisation au quotidien dans les lycées et les perspectives à venir.
🎤 Interview avec Aurélie Kirilov (UNSS)
Q : Qu’est-ce qui a motivé l’installation des bornes de recharge de téléphone ILO et comment le projet a-t-il été financé ?
Aurélie : Pendant la période du Covid, les compétitions et rencontres sportives étaient à l’arrêt. Pourtant, nos financeurs souhaitaient continuer à soutenir nos actions. Nous avons donc cherché un projet plus autonome et durable.
Au départ, nous avions envisagé des vélos smoothies, souvent utilisés dans les villages d’accueil lors d’événements sportifs, mais la logistique était trop compliquée. Nous avons alors découvert les bornes ILO, qui correspondaient parfaitement à nos besoins. Grâce à un appel à projet de la Région Hauts-de-France autour de la santé (2 000 € financés) et à un investissement propre, nous avons pu lancer le projet.
Q : Où avez-vous choisi d’implanter les bornes et pourquoi ?
Aurélie : Les bornes de recharge de téléphone ont deux usages principaux. D’un côté, elles sont installées ponctuellement lors d’événements comme les cross ou les championnats de France, dans les espaces d’accueil intérieurs (hall, gymnase).
Pour valoriser pleinement ces initiatives, nous avons lancé le projet « Pédale pour ton AS » en partenariat avec Ludik Énergie : un défi de 7 semaines rythmé entre deux périodes de vacances scolaires. Les lycées accueillent les bornes dans leurs halls, gymnases ou cours, offrant ainsi aux élèves l’occasion de s’impliquer activement sur la durée. Ce dispositif leur permet de découvrir concrètement que l’énergie consommée peut se transformer en solutions plus vertes et accessibles.
Q : Comment avez-vous communiqué auprès des élèves et des enseignants ?
Aurélie : Nous avons travaillé avec une base de données de contacts enseignants en EPS. La communication s’est faite par mail, via un appel à projets, mais aussi avec des affiches et une présentation en ligne. Les établissements intéressés pouvaient réserver une borne sur une période donnée.
Chaque année, environ 25 lycées participent, et en 3 ans, près de 90 établissements ont déjà rejoint le projet (sur 161). La demande est forte et l’intérêt très marqué.
Q : Comment les bornes de recharge de téléphones sont-elles utilisées au quotidien par les élèves et les enseignants ?
Aurélie : Elles servent surtout pendant les cours d’EPS, mais aussi sur les temps libres, entre deux cours. L’application permet de suivre l’énergie produite. Cela rend l’activité à la fois ludique et pédagogique.
Q : Les bornes sont-elles intégrées à des projets pédagogiques (EPS, sciences, développement durable, vie scolaire…) ?
Aurélie : Oui, elles s’intègrent dans différents enseignements, notamment en EPS, en sciences et dans des projets autour du développement durable. Elles s’adaptent aussi bien à la vie scolaire qu’aux initiatives spécifiques de chaque établissement.
Q : Organisez-vous des challenges ou des événements grâce des bornes de recharge de téléphone ?
Aurélie : Oui, lors d’événements UNSS, elles sont utilisées pour créer des animations sportives ou des compétitions amicales entre classes ou équipes. Cela permet de dynamiser les rencontres et de sensibiliser tout en s’amusant.
Q : Quels retours avez-vous de la part des lycéens ?
Aurélie : Les retours sont globalement positifs, même si nous avons peu de statistiques précises. Les élèves apprécient surtout l’aspect concret : recharger leur téléphone en produisant une énergie propre. Ce qui compte, c’est que les établissements puissent s’approprier les bornes pour créer leurs propres projets
Q : Quels conseils donneriez-vous à d’autres établissements intéressés ?
Aurélie : Le plus important est de choisir un lieu de passage, facile d’accès, et surtout d’intégrer la borne dans une dynamique de projet. L’objectif est qu’elle ne reste pas inactive, mais qu’elle soit vivante grâce à des défis, des jeux et des actions pédagogiques. C’est cette dynamique qui suscite l’engagement.
Q : Avez-vous de nouveaux projets pédagogiques autour de ces bornes de recharge de téléphone ?
Aurélie : Nous travaillons sur des challenges inter-services et sur la communication autour de l’énergie. Avec un étudiant en STAPS, nous développons une mallette pédagogique avec des jeux thématiques. L’idée est de proposer des outils clés en main aux enseignants pour attirer encore plus d’élèves et dynamiser les projets.
En conclusion, au-delà de l’innovation, ce projet montre surtout la force du collectif : élèves, enseignants et partenaires pédalent ensemble pour un avenir plus durable. Une belle démonstration que l’énergie humaine peut aussi faire avancer l’éducation.